RANDOM BELIEVER

MARDI 18 JUIN – 18h

TNB, Salle Parigot

Durée : 60 min

Chorégraphie, interprétation Ndoho Ange  Regard complice Raphaël Stora  Collaboration théâtrale Aurore Déon  Lumières Myriam Adjalle Collaboration sonore / vidéo Thomas Bolet Direction de production Céline Gallet  Chargées de production Daphné Bouhours, Élise Desmulie Responsable tournée Marion Roger Accompagnement technique  Joël L’Hopitalier 

ÉQUIPE TNB – Son Pierre Cholet Lumière Sebastien Lucas

Production déléguée Collectif FAIR-E / CCN de Rennes et de Bretagne  

Coproduction La Place de la Danse – CDCN Toulouse / Occitanie, dans le cadre du dispositif  « Accueil-studio »  

Avec le soutien de la Ville de Rennes au titre du soutien aux résidences artistes, du Ballet du nord / CCN de Roubaix Hauts-de-France et de Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines – Fondation de France – La Villette 2022 et 2024. 

Accueil en résidence CCN de Rennes et de Bretagne, La Villette – Paris, La Place de la Danse – CDCN Toulouse, Ballet du nord / CCN de Roubaix Hauts-de-France

Random Believer  est un seul-en-scène où Ndoho Ange explore toutes les dimensions de son art.

Une invitation à son rituel contemporain dans lequel elle enlève toutes ses peaux. À la manière d’un vaudou moderne, James Baldwin, Gilles Deleuze et Prince apparaissent tels des dieux, avec lesquels elle échange, sur ses doutes, son histoire au travers de conversations, du karaoké et du lyp-sinc. Entre karaoké, écrans, musique digitale et danse, Ndoho échange, sur ses doutes, son histoire et sa quête de spiritualité dans une forme qui mêle sacré et théâtralité. 

Artiste pluridisciplinaire, Ndoho Ange se questionne sur la spiritualité de notre temps à travers des autoportraits dans lesquels le rêve et la transe sont les sujets centraux. 

Information : ce spectacle comporte des effets stroboscopiques

Entretien avec Ndoho Ange

Envisagez-vous des collaborations pour Random Believer 

Lors de mes premiers temps de recherche, j’ai collaboré avec Raphaël Stora en tant que regard extérieur et aide à l’organisation de mes idées. 

La comédienne et metteuse en scène Aurore Déon m’aidera à la direction de jeu et à l’écriture de textes car la prise de parole y sera très présente. J’ai déjà collaboré avec elle autour de la création de Rebecca Chaillon Carte noire nommée désir, en 2021. C’était ma première expérience de comédienne, assez satisfaisante d’ailleurs. Ça aura été un élément déclencheur quant à ma capacité à jouer la comédie sur scène. 

Vous avec une pratique de plasticienne, notamment de photographie, comptez-vous investir ce médium dans votre pièce ? 

Il est vrai qu’au départ j’ai voulu y inclure mon travail photographique mais il fallait que ça fasse sens avec la pièce. J’utiliserai la vidéo comme élément scénographique central. 

Il me fallait trouver un élément qui crée du lien entre l’audience et moi, j’ai donc pensé au karaoké qui est l’une de mes grandes passions. Je trouve que cette pratique populaire a un sens profond car elle permet de se rencontrer à travers les musiques choisies, on y présente les différents aspects musicaux de notre personnalité. Finalement, il s’agit de déplacer cette pratique populaire pour en faire mon rituel, mon rite de passage, un karaoké individuel. 

Vous êtes une artiste dont la trajectoire commence par le hip hop, se nourrit de la gestuelle de Léna Blou en Guadeloupe, puis d’autres rencontres encore en France. Que revêt pour vous la question : « est-ce que je peux danser le vaudou ? » 

Est-ce que je peux danser le vaudou équivaut à la question est-ce que je suis assez femme ? Est-ce que je suis assez noire, culturellement parlant, ou bien est-ce que je suis une artiste ?  Je dirais que la question « est-ce-que je peux danser le vaudou ? » revêt de ma légitimité à créer et des questionnements plus profonds sur mon rapport au monde. Ou, comme Nina Simone le disait, «  J’aurais voulu savoir ce que ça fait de se sentir libre ». 

Ai-je des choses à dire, sont-elles défendables, sont-elles valables ? 

Je me sers de la mémoire de mon corps dansant pour exprimer ces questionnements. J’ai étudié des pratiques qui me nourrissaient et me faisaient du bien. 

Je considère la culture hip hop comme ma terre de naissance dansée, c’est mon premier lien avec la danse de façon sérieuse. Ensuite ma découverte de la Technique Ka de Léna Blou (chorégraphe et chercheuse guadeloupéenne) m’a permis d’accéder à un nouveau rapport aux mouvements et à la musique. 

C’est en regardant des heures durant des cérémonies vaudou sur Youtube que m’est venu ce questionnement sur ma légitimité à danser le vaudou car j’y ai trouvé des similarités avec ma gestuelle dansée. Je me sens profondément connectée, comme si je comprenais les enjeux, sans forcément en connaître la culture. D’un côté je ne comprends pas la langue, et de l’autre je comprends les rythmes. Me vient alors la pensée de Gilles Deleuze et cette fameuse phrase « soyez rhizome, ne prenez pas racine ». Il n’y a ni début ni fin, mais une exploration à travers nos réseaux internes. Plein de chemins deviennent possibles.  

Y a-t-il une dimension rituelle pour vous dans cette pièce ? 

Oui, en effet, il y en a une car cette dimension est très présente dans ma vie. 

J’aime déplacer les concepts, les croyances, je les fais voyager, les fusionner. Je pense, d’ailleurs, que je suis quelqu’un de très croyant. J’aime lire les mots des sages qui ont foulé la terre avant moi. Je m’en inspire pour nourrir une quête de paix intérieure, dont mon art est un outil. 

Pour Random Believer je m’inspire de cérémonies vaudou dans lesquelles on invoque des dieux qui se manifestent par le biais de la danse, de la musique et du chant. L’idée n’est pas de reproduire une cérémonie vaudou traditionnelle mais plutôt d’en faire une à mon image. 

Propos recueillis le 24 octobre 2023  

Ndoho Ange

Formée aux danses hip hop, spécialiste en house dance et hip hop freestyle, Eliane Edou aka Ndoho Ange s’intéresse aux danses dites de transe qu’elle découvre à travers la technique Dunham enseignée au Centre Free Dance Song à Paris. Après un cursus en photographie, elle étudie en 2010 la TECHNI’KA de Lénablou en Guadeloupe, esthétique chorégraphique issue de la tradition caribéenne (le gwo-ka) et de la danse contemporaine. Son attrait, sa curiosité pour le vaudou commence alors qu’elle est encore enfant lorsqu’elle trouve un livre sur le sujet dans la bibliothèque de sa mère. 

Plongée dans cet univers, elle y découvre une multiplicité de figures divines et mène ses recherches dans plusieurs disciplines : musique, peinture, chant… Depuis longtemps, Ndoho Ange se pose ces questions : faut-il forcément être initiée pour comprendre le vaudou ? Quel est son climat vaudou, les gestes, les chants, qui la dirigent vers la transe ? 

Ndoho Ange est artiste accompagnée par le collectif FAIR-E / CCN de Rennes et de Bretagne. 

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